Il y a un certain monde, dont je rêve souvent. Mystérieux, paisible et beau. Ce qui me marque le plus en lui, c'est que tous y sont heureux. J'imagine, le temps d'un instant en faire partie. Être heureuse, enfin.

Un sourire se forme sur mon visage, ma respiration, elle, ralenti et je suis emplie de joie. Je me vois courir dans un champ, m'amuser, rire, jouer avec mes amis. J'ai enfin l'enfance que j'avais longtemps espérer avoir mais que je n'avais jamais osé tenter. Mes problèmes s'évaporent, je n'en ai plus, ils ont disparu. Tout est parfait.

Soudain, un bruit me ramène à la réalité. C'est mon réveil qui sonne ; déjà. Il est 6h20 et je découvre que tout cela n'a rien de réel. La vie, la vraie, m'attend. Mon rêve, lui, s'est envolé en l'instant d'une demi-seconde, temps qu'il m'a fallu pour ouvrir les yeux et retrouver les murs si familiers de ma chambre.

J'éteins cette alarme qui résonne dans ma tête et que je hais infiniment. Et je ferme les yeux, comme pour reprendre mon rêve. Impossible, il n'est plus là. Il ne reviendra pas ; pas aujourd'hui en tout cas. Je reste cependant couchée. Mon lit, c'est maintenant la seule chose qui me permet de garder contact avec ce monde idyllique.

6h30. Cette fois, c'est mon père qui vient me réveiller. Je n'ai plus le choix, il faut que je me lève, que j'aille affronter la vie. Vivre enfin mes rêves. Je quitte mon lit forcément déçue de ne pas avoir assez profité du cadre où je vivais quelques minutes auparavant.

Une journée m'attend. J'ai peur. Je sais d'avance qu'elle ne sera pas parfaite, que je trouverais une raison de râler, de ne pas être contente. C'est comme si j'avais ce besoin de trouver des excuses à mon état. C'est ridicule, je le suis d'ailleurs, ridicule. Peut-être l'êtes vous, vous aussi.

Je prends aujourd'hui conscience de ma naïveté. Chaque jour, lorsque je me réveille, c'est une journée de plus qui m'est offerte. Une journée que je dois rendre non pas parfaite mais agréable. Une journée, c'est une chance inouï d'enfin vivre et je ne le vois pas, on ne le voit pas. Je dois vivre ma vie, faire en sorte qu'elle soit la meilleure que possible.

Il n'y a que moi qui puisse la créer, la modeler, la rendre heureuse. C'est peut-être cela d'ailleurs, être heureuse : vivre et profiter de la vie tant qu'on le peut et du mieux qu'on le peut. 

Je m'évade et divague vers d'autres horizons, sans doute trop lointains. Cela m'importe finalement peu, je n'ai aucune envie de me contenir, seulement vous faire part des pensées qui me viennent en ce moment à l'esprit. Y mettre un peu d'ordre cependant.

En y pensant sérieusement, j'ai l'impression de ne pas vivre réellement ma vie. Elle se résume à regarder les autres vivre, s'amuser, profiter. Je les envies ces gens-là. Ils semblent heureux. Je ne le suis pas. C'est ici que je comprends : je ne vis pas, théoriquement seulement. J'ai peur du regard des autres. Mes pensées avant d'agir sont toujours les mêmes : "Que va-t-on penser de moi ?". J'ai peur de ne pas être à la hauteur, je me sens inférieure aux autres. Je le suis, j'ai peur d'eux. Mais non, non, non, NON ! Je vis ma vie pour moi, c'est la mienne, je n'en ai qu'une. Je dois en profiter, avant qu'il ne soit trop tard. 

Oui, je vais peut être en décevoir certains, ne pas toujours être à la hauteur. Mais je dois arrêter de vouloir être parfaite. Si je n'essaie pas, forcément que je ne saurais jamais. Être moi, c'est ça le plus important. Ne pas se soucier de ce que peuvent penser les autres. Après tout, dans 2,3,4 ou même 5 ans, 90% des personnes qui m'impressionnent aujourd'hui ne feront plus parti de mon entourage alors à quoi bon. Eux, ils sont heureux parce qu'ils n'ont pas peur. Ils font, ils vivent, ils osent être eux. 

A mon tour. A notre tour. Vivons.

- Betterfight.

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